Retour d’expérience du Centre de Cardiologie du Pays Basque : « 3 cas ont déjà été dépistés précocement »
Quel est votre parcours ?
Amaia Fratacci : Je suis attachée de Direction au Centre de Cardiologie (Groupe Ramsay) du Pays Basque depuis Octobre 2023.
Depuis mon plus jeune âge, j’ai grandi et baigné dans le secteur de la santé. Ma famille maternelle gère un établissement de santé à Marseille et apporter du soutien, un accompagnement de proximité aux patients et à leur famille sont naturellement inscrits dans mes valeurs.
Durant mon évolution au sein de l’établissement familial (mais aussi durant mes différents voyages), j’ai réalisé que la santé est un vecteur de paix pour tous, mais peut également être à l’inverse une grande source de conflits et de mal-être. C’est en partie pourquoi, selon moi, l’accompagnement, le suivi préventif et de manière générale, la prévention en santé, sont indispensables afin d’anticiper et surtout de contenir et bien gérer certains dommages causés par la maladie.
La seconde année de mon master (master 2 diplomatie et géopolitique) m’a permis de réaliser mon mémoire sur le vecteur de paix qu’est la santé. Alors je suis plutôt une engagée de la santé 😉
Pouvez-vous présenter le Centre de Cardiologie (Groupe Ramsay) en synthèse ?
A : Le Groupement de Coopération Sanitaire Centre de Cardiologie du Pays Basque a été érigé en Etablissement de santé le 1er janvier 2015. Il est issu du regroupement des activités de cardiologie interventionnelles des anciennes clinique Lafourcade, Paulmy et du Centre Hospitalier de la Côte Basque.
Nous couvrons un bassin de population de plus de 350 000 personnes, avec l’accueil de près de 9000 patients par an, 78 lits et places dont un USIC (unité de soins intensif cardiologie) de 16 lits.
Nous avons d’ailleurs un bloc opératoire de 1200m2 et 6 salles d’interventions :
- Coronarographie,
- Angioplastie,
- Rythmologie,
- Vasculaire,
- ETO (échographie transoesophagienne),
- Prochainement nous l’espérons, une salle consacrée à la pose de TAVI.
Au total aujourd’hui nous sommes une équipe de 160 salariés avec 58 médecins.
Depuis quand le Centre de Cardiologie s’est engagé dans la prévention en santé ?
A : Le Centre de Cardiologie du Pays Basque est engagé depuis son ouverture dans la prévention, notamment des risques cardio-vasculaire.
Aussi depuis 2021, l’établissement, entouré des 4 autres établissements Ramsay du Pôle Aquitaine (Clinique Belharra, Clinique Aguilera, Clinique Jean le Bon, Clinique de l’Atlantique), a dédié un axe de travail de son projet médical de pôle à la prévention. S’y retrouvent 6 personnes travaillant dans les différents établissements du Pôle Aquitaine, qui se réunissent de façon mensuelle, afin d’établir et mettre en place des plans et des actions de prévention.
Au-delà de ce projet médical, nous avons créé le Bus Santé Prévention. Depuis Juin 2024, le Pôle Aquitaine de Ramsay Santé a mis en place un itinéraire de bus santé prévention qui vient au contact de la population locale (mais aussi des estivants) pour faire de la prévention. Cela peut porter sur la prévention cardio-vasculaire, les mélanomes de la peau, les cancers de la femme, et toutes autres thématiques de prévention (les gestes de premiers secours par exemple).
Pourquoi vous engager aux côtés de Dépist&vous dans la prévention des cancers ?
A : Le cancer est une maladie qui m’a touchée de près. Ma mère est partie en octobre 2023 suite à sa 3ème rechute de cancer. Cette épreuve a clairement renforcé mes convictions concernant cette maladie et la place que doit occuper la prévention.
Les recherches et avancées scientifiques ne cessent de progresser et de confirmer que cette maladie doit être suivie au plus près et le plus tôt possible. La science est aujourd’hui capable d’éradiquer certaines formes de cancers qui ont été dépistés de façon précoce. Cela renforce ma détermination à développer autant que je peux la prévention.
L’adage « le cordonnier est le plus mal chaussé » se révèle tout à fait vrai dans les établissements de santé. Les soignants au sens large prennent constamment soins des autres mais lorsqu’il s’agit d’eux, cela est plus complexe. Alors avec Dépist&vous, je trouve génial de pouvoir prendre soin de ceux qui prennent soin des autres.
Quels retours pouvez-vous nous faire sur les premiers résultats de votre projet avec Dépist&vous ?
A : Un retour vraiment concret : 3 cas ont été dépistés précocement. De manière globale, les salariés ont apprécié la démarche et ont trouvé cela intéressant, même s’il a été compliqué pour certains d’aller jusqu’au bout du processus du dépistage (crainte, manque de temps, mésinformation, etc).
La jeune génération ne se sent pas réellement concernée. Est-ce une peur de savoir ? Faudrait-il accentuer la pédagogie concernant les bienfaits de la prévention ? Démontrer le pourcentage de chance de s’en sortir grâce à un dépistage précoce ? Même si nous sommes du monde de la santé, nous nous posons encore ce type de questions.
En parallèle, nous pouvons dire que le suivi de la CPAM est intéressant, mais il cible seulement une population précise pour les 3 campagnes de dépistages organisées. 2 des 3 campagnes d’ailleurs ciblent les femmes et les hommes de 50 ans et plus. Alors il reste encore du chemin à parcourir pour convaincre nos jeunes générations de s’intéresser au sujet.