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Le dépistage organisé du cancer en France : des progrès à faire

cancer du sein

Détecter un cancer tôt augmente de façon importante les chances de guérison et diminue la lourdeur des traitements. Cette détection repose notamment sur le dépistage organisé des cancers. C’est dans cette optique que des programmes nationaux de dépistage ont été mis en place depuis quasiment 20 ans en France. En 2023, 3 cancers bénéficient d’un dépistage organisé. Revenons sur la mise en place du dépistage organisé du cancer en France et ses intervenants.

Qu’est-ce qu’un dépistage organisé du cancer ?

Une définition pour mieux comprendre

Le dépistage organisé a pour but de savoir, par un examen ou un test simple effectué à intervalles réguliers, si une personne d’une tranche d’âge définie et a priori en bonne santé, a un cancer.

La réalisation d’un dépistage organisé suppose qu’un certain nombre de critères soient rassemblés (maladie fréquente, entraînant une mortalité importante, détectable à un stade précoce avec des tests de dépistage performants, etc.).

Il fait partie intégrante de la stratégie de lutte contre le cancer1. En France, 3 cancers font actuellement l’objet d’un dépistage organisé : sein, colorectal et col de l’utérus, respectivement depuis 2004, 2008 et 2018.

Mise en place à l’échelle d’un pays

Vient ensuite le temps de la mise en œuvre au niveau national pour rendre le dépistage accessible à chaque personne concernée.

L’organisation du dépistage ciblé d’un cancer implique une mécanique complexe qui doit être minutieusement orchestrée car de nombreux acteurs interagissent à différents stades du circuit.

En France, le dépistage des cancers relevait auparavant de la compétence des départements. Depuis la loi d’août 2004, il est passé sous l’autorité de l’État.

Qui est chargé de l’organisation et du suivi des dépistages en France ?

Le Ministère de la Santé et de la Prévention, par l’intermédiaire du Directeur Général de la Santé, pilote les programmes de dépistage en coordination avec d’autres partenaires : les organismes d’Assurance Maladie, l’Institut National du Cancer (INCa) et Santé Publique France.

Depuis le 1er janvier 2019, les Centres Régionaux de Coordination des Dépistages des Cancers (CRCDC) sont chargés de mettre en œuvre les programmes de dépistage organisés, en lien avec les ARS (Agences Régionales de Santé). Chaque CRCDC suit une feuille de route pour faciliter le travail d’information et de mobilisation des acteurs du dépistage sur le terrain.

Zoom sur les 3 cancers concernés par le dépistage organisé en France

Dépistage du cancer du sein

Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers en France, avec 61 000 cas par an.

La survie à 5 ans du cancer du sein est de 99% s’il est diagnostiqué à un stade précoce et seulement de 26% dans le cas où il est diagnostiqué à stade métastatique.

Pour la période 2017-2018, environ 40 000 cancers ont été détectés grâce au dépistage, soit 7,6 cancers pour 1000 femmes dépistées. Le taux de dépistage est de 47,7 % en 2021- 20222.

Dépistage du cancer colorectal

Dépisté tôt, le cancer colorectal se guérit dans 90% des cas.

L’Union Européenne préconise un taux de dépistage d’au moins 45 %. Mais en France, ce dépistage souffre d’une participation nettement insuffisante malgré une amélioration progressive. Alors qu’il était de 28,9 % en 2019-2020, il est de 34,3 % en 20212.

Dépistage du cancer du col de l’utérus

Dépisté très tôt, ce cancer pourrait être évité dans 90 % des cas.

Le taux de dépistage en 2021 atteint presque 59 %, ce qui représente un bon niveau même si la participation diminue avec l’âge2 et que l’objectif est d’atteindre 80 %.

Une modalité alternative de dépistage de ce cancer devrait voir le jour avec l’envoi d’un kit  d’auto-prélèvement au domicile pour faciliter le dépistage de certaines femmes qui ne se font jamais ou insuffisamment dépister.

Des changements et évolutions à venir

Sur 20 millions de dépistages recommandés, seuls 9 millions sont réalisés. Le rapport2 de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) fait le constat d’une participation trop faible et d’une inégalité des accès. Les résultats sont jugés insuffisants et une réorganisation des missions des CRCDC est envisagée.

L’objectif est de mettre en œuvre tous les moyens pour atteindre l’objectif émis par le Président de la République, en février 2021, d’1 million de dépistages supplémentaires à l’horizon 2025.

Par ailleurs, suite à la recommandation de la HAS (Haute Autorité de Santé) en février 2022, l’INCa travaille à l’élaboration d’un programme pilote pour évaluer la faisabilité d’un dépistage organisé des cancers du poumon et des expérimentations sont en cours.

Au-delà de l’amélioration de l’organisation sur le terrain, des actions complémentaires doivent permettre aux Français d’être mieux accompagnés dans cette démarche. C’est notre raison d’être chez Dépist&vous !

 

Sources :

  1. Stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030, deuxième rapport au président de la République fév 2023

https://www.oncorif.fr/deuxieme-rapport-de-linca-sur-la-strategie-decennale-de-lutte-contre-le-cancer-2021-2030/

2. Panorama des cancers – édition 2023

https://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Panorama-des-cancers-en-France-edition-2023

3. Rapport IGAS 2021

https://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2021-059r.pdf