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Vaccination contre le papillomavirus : l’entrée en action des établissements scolaires

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En marge d’un déplacement dans un établissement scolaire le 28 février 2023, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé la généralisation de la vaccination contre le papillomavirus dans tous les collèges de France. Les élèves des classes de 5e, filles et garçons, seront ainsi concernés dès la rentrée de septembre 2023. En quoi cette déclaration met-elle un accent supplémentaire sur la vaccination ? Revenons sur ce que vous devez savoir sur le papillomavirus humain.

HPV : un virus banal et fréquent en apparence

Les infections par les virus de la famille des Papillomavirus Humains (HPV) sont extrêmement fréquentes et passent la plupart du temps inaperçues car elles sont sans symptômes. vaccination hpv adolescent

 

Au cours de sa vie, 80 % de la population (hommes et femmes confondus) sera en contact avec un ou des papillomavirus. Dans 90 à 95% des cas, suite à cette infection, le corps parvient à éliminer seul le virus.

Une infection sexuellement transmissible

Les virus HPV ont une préférence pour les muqueuses vaginale, anale et oro-pharyngée.

Présents dans les tissus, ils se transmettent principalement par contact sexuel, mais pas uniquement par pénétration (voie oro-génitale, peau à proximité des organes génitaux…). Pour ces raisons, le préservatif ne protège qu’à 70% d’une contamination, même s’il reste recommandé.

➡️Petite précision : on n’attrape pas le papillomavirus sur les toilettes ni à la piscine.

Le papillomavirus humain : un facteur de risque de cancers

Il existe de nombreuses espèces de papillomavirus humains, plus de 200 types, dont certaines sont potentiellement cancérigènes. Les HPV à haut risque sont aussi qualifiés d’oncogènes.

Ainsi, quand l’infection persiste, les espèces à haut risque cancérogènes sont susceptibles d’entraîner des lésions, d’abord précancéreuses, puis pouvant évoluer en cancer plusieurs années après. Le plus connu et le plus fréquent est le cancer du col de l’utérus, mais d’autres cancers sont désormais bien identifiés comme pouvant être consécutifs à une infection à HPV : les cancers de la verge, de l’anus et certains cancers ORL.

La mise au point d’un vaccin pour éradiquer le virus

Un vaccin permet d’éviter la prolifération du papillomavirus. La recherche pour la mise au point du vaccin remonte aux années 90, mais sa mise sur le marché est effective depuis 2006. Plusieurs noms de vaccins sont désormais connus, comme Gardasil® et Cervarix®.

Après 15 ans de recul, plusieurs études concordent pour affirmer qu’il n’y a pas de complications graves associées à la vaccination contre le papillomavirus.

Des illustrations d’efficacité de la vaccination anti-HPV à l’étranger

Des pays, comme l’Australie, ont montré que la mise en œuvre de campagnes massives de vaccination anti-HPV permet de fortement réduire le nombre de cancers du col de l’utérus. Cette politique se révèle couronnée de succès puisque la couverture vaccinale en Australie atteint 80%. Une éradication du cancer du col de l’utérus dans ce pays est attendue d’ici 15 ans.

Augmenter le taux de vaccination anti-HPV en France

Un taux de vaccination insuffisant

En France, le recours à la vaccination reste très insuffisant. Le taux de couverture vaccinale était de 41 % en 2021 (45,8 % chez les filles et seulement 6 % chez les garçons).

À l’instar des pays qui ont mené une campagne de vaccination massive, la généralisation de la vaccination contre le papillomavirus dans tous les collèges de France pour la rentrée de septembre 2023 est un marqueur fort de la volonté politique de lutte contre le cancer du col de l’utérus.

Un dispositif concret

Suite à l’annonce du chef de l’État, il reviendra aux ARS (Agences Régionales de Santé) de chaque région de mettre en place et d’organiser, par le biais des rectorats des différentes académies, les campagnes de vaccination afin d’inciter les jeunes et leurs familles dans cette démarche.

Tous les élèves volontaires, dont les parents auront donné leur accord, pourront recevoir gratuitement et facilement le vaccin au sein de leur établissement scolaire.

Terminons en rappelant que le vaccin ne protège pas contre la totalité des souches de papillomavirus impliquées dans les cancers du col. Ainsi, les femmes vaccinées ne sont pas dispensées des frottis cervico-vaginaux de dépistage. 

 

Vous vous posez d’autres questions ?

Quelles sont les recommandations actuelles sur la vaccination contre le papillomavirus ?
En France, la vaccination est proposée à l’ensemble des filles à partir de 11 ans depuis 2007, dans l’idée d’une vaccination efficace avant le début de la vie sexuelle. Depuis janvier 2021, l’offre vaccinale s’est élargie aux garçons de plus de 11 ans, afin de freiner la propagation des infections à papillomavirus dans la population générale. 

Tous les jeunes, garçons et filles devraient être vaccinés avant 15 ans. Au-delà, il existe un protocole de rattrapage entre 15 et 19 ans. À noter que les hommes ayant des rapports homosexuels peuvent se faire vacciner jusqu’à 26 ans.

Pourquoi les garçons sont également concernés par la vaccination anti-HPV ?
D’une part, étant donné le mode de transmission du papillomavirus, il paraît indispensable que les hommes soient vaccinés.

D’autre part, le rôle de plusieurs types d’HPV a été démontré dans le développement de cancers anaux et oropharyngés. Les hommes peuvent donc aussi développer des cancers liés aux papillomavirus humains et ceci, quelle que soit leur orientation sexuelle.